SOS Racisme ne va pas résoudre le racisme, mais NOUS le pouvons

Nous, hommes et femmes de couleurs, avons une part de responsabilité

Fabien Dussaucy
15 min readMar 21, 2023

Je suis métisse : ma mère vient des Antilles et mon père est parisien. Mis à part quelques anecdotes que j’attribuerais plutôt à l’idiocie de mes interlocuteurs, je n’ai quasiment jamais été victime du racisme. A aucun moment je n’ai eu le sentiment que des institutions (école, sport, association, employeurs…) ont interagi différemment avec moi parce que j’étais métisse, dans un sens positif ou négatif.

J’ai donc toujours considéré que le racisme était un “non-sujet”, et que je n’avais pas besoin de me positionner sur ce sujet qui ne me concernait pas vraiment. Le fait de grandir dans un environnement relativement privilégié et protégé y a largement contribué.

Mais avec toutes les débats sur racisme, les exemples de violence raciste dans les medias, il est de plus en plus difficile de rester indifférent. Voici donc mon avis sur ces questions de racisme, et comment nous pouvons collectivement construire une société plus inclusive. Cet article se concentrera sur les débats anti-racisme en France et aux Etats Unis, qui sont les plus vocaux sur le sujet (et avec des statistiques…).

L’article est découpé en 3 parties :

  1. Qu’est ce que le racisme, quelle est son origine?
  2. A quoi devrait ressembler notre société dans un monde idéal?
  3. Comment y arriver?

1. Qu’est ce que le racisme, quelle est son origine?

L’origine

Pendant plus de 200 ans, des millions de jeunes hommes et femmes furent capturés en Afrique et envoyés en Amérique. Un système structuré était en place pour réduire ces individus à des simples marchandises, commercialisables, exploitables, avec des droits très limités.

Evolution du prix des esclaves en fonction du prix du riz

Des millions de noirs sont morts lors de leur capture en Afrique, lors de leur trajet à travers l’Atlantique et dans les champs de coton et de canne à sucre.
L’escalave n’est pas une invention du 16e siècle, depuis la nuit des temps, après une bataille les vaincus sont capturés et revendus comme esclaves par les vainqueurs.

Mais avec la traite négrière, c’est la première fois qu’une catégorie entière de la population est privée de droits de manière systématique. Ce n’était pas parce qu’ils avaient perdus un conflit, ou parce qu’ils n’avaient pas pu rembourser une dette, mais à cause de leur apparence.

Pour justifier moralement ces atrocités, il fallait retirer aux noirs leur humanité. La science, les religions et les intellectuels de l’époque ont tout fait pour expliquer avec de nombreux détails pourquoi exploiter, violenter et tuer des noirs devenaient acceptable.

En consequence, un mythe a été construit et entretenu sur l’infériorité supposée de l’homme noir par rapport à l’homme blanc.

Avec l’abolition de l’esclavage à la fin du 19e siècle, ce mythe est resté pour 2 raisons :

  • les propriétaires blancs avaient besoin d’une main d’oeuvre corvéable, malgré des nouveaux droits
  • accepter que les noirs avaient les mêmes droits et la même importance que les blancs aurait entrainé une forte dissonance. Cela aurait forcé les anciens anciens esclavagistes à reconnaitre qu’ils avaient effectué de graves atrocités envers d’autres êtres humains. Ils seraient devenu les sous-hommes et les monstres qu’ils croyaient exploiter.

Aux Etats-Unis, ces tensions ont persisté légalement bien plus tard pendant une bonne partie du 20e siècle, avec les lois Jim Crow et la ségrégation: “séparés mais égaux”.

Des groupes violents tels que le Ku Klux Klan sont même allés plus loin en intimidant, frappant et tuant des activistes noirs et leurs alliés.

Ces 200 ans de lavage de cerveau, de mythe soutenu par les institutions, les élites et le système juridique s’est ancré profondément dans le psyché de nombreux individus au point de devenir leur nouvelle réalité.

La situation actuelle

Le Mouvement pour les Droits Civils des années 50 à 70, via la mobilisation de dizaines de millions de personnes noires et blanches a conduit à la suppression des lois ségrégationnistes.
La promesse de droits égaux, exprimée depuis l’abolition de l’esclavage devenait enfin une réalité, du moins en théorie.

Aujourd’hui, 50 ans plus tard, les noirs représentent 13% de la population américaine, mais 22% des plus pauvres Et ils ne possèdent que 2,7% de la richesse nationale.

En prison, 37% des individus sont noirs. Et beaucoup d’autres statistiques problématiques existent.

A un président noir a été élu aux Etats Unis en 2008, mais les élites en France et aux Etats Unis restent quasi exclusivement blanches. Il n’existait 2755 milliardaires en 2021, et parmi eux 13 sont noirs. Les plus célèbres sont Jay-Z, Kanye West, Oprah Winfrey et Michael Jordan.

Des hommes, des femmes et des enfants noirs sont encore tués tous les jours par les forces de polices. Et les BlackFace continuent de créer des scandales.

Plus globalement, les tensions entre noirs et blancs sont de plus en plus fortes.

Gallup. More Americans describe Black-White relations as bad

2. A quoi devrait ressembler notre société dans un monde idéal?

Lors de la grande marche à Washington, le 28 Aout 1963, Dr Martin Luther King donna son fameux discours “I Have a Dream”:

“[…] Je rêve qu’un jour sur les collines rousses de Georgie les fils d’anciens esclaves et ceux d’anciens propriétaires d’esclaves pourront s’asseoir ensemble à la table de la fraternité.

Je rêve qu’un jour, même l’Etat du Mississippi, un Etat où brûlent les feux de l’injustice et de l’oppression, sera transformé en un oasis de liberté et de justice.

Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je fais aujourd’hui un rêve ! […]”

A quoi ressemble la société idéale rêvée par Martin Luther King?

C’est une société où les personnes sont jugées par leurs expertises, par leurs compétences, et pas par la couleur de leur peau. Avec les mêmes compétences et la même personnalité, un jeune enfant noir et un jeune enfant blanc ont les même chance de réussir dans la vie.

Martin Luther King public speech in Washington, 1963

Ce combat est assez similaire à la quête des féministes : construire une société où être une femme n’est plus un élément discriminant pour obtenir un emplois, construire une carrière ou dans les tâches du foyer.

Je voudrais cependant rajouter un élément limitant : combattre le racisme est par nature un combat qu’on ne peut pas gagner. Il y aura toujours quelque part, à un moment donné une personne avec des pensées racistes qui discriminera une personne sur sa couleur de peau. A l’échelle individuelle, les principales sources du racisme sont l’ignorance et la haine, qui font malheureusement partie de la nature humaine.

Supprimer toutes les pensées et les actions racistes maintenant et pour toujours signifierait la nature profonde de ce qui nous rend humain. Chaque acte raciste est condamnable, mais les mouvements anti racistes devraient intégrer qu’un monde sans racisme n’est pas possible.

Le rêve de Martin Luther King était de construire une société soudée, pas de supprimer tous les actes de racismes.

3. Comment réussir à construire cette société juste?

Pour résoudre ces écarts entre les blancs et les noirs, nous devons répondre une question centrale : “Qu’est ce qui empêche un jeune personne noire de réussir dans la vie?”

3 réponses sont alors possibles, et nous les aborderons ensuite en détail :

  1. le mythe sur l’infériorité des noirs est vrai : les noirs sont intrinsèquement moins compétents, moins capables que les blancs
  2. le “système” et la société sont les principaux coupables, on parlerait alors de racisme systémique (ou institutionnel)
  3. les noirs ont internalisés le mythe répétés pendant des siècles, et se restreignent dans leurs propres ambitions/efforts

Le premier argument de “l’infériorité noire” a été contredit de manière répétée par la science moderne, les sociologues et les anthropologues.

Le deuxième argument est plus complexe, et une analyse minutieuse est nécessaire.

Qu’est ce que le racisme systémique

C’est l’idée qu’avec le temps le racisme s’est immiscé dans les pratiques normale de la société ou des organisations. Même si aucun individu est à proprement parlé raciste, le racisme systémique est l’échec collectif d’une organisation, car elle différencie ses traitements entre les individus en fonction de leurs origines.

Voici quelques illustrations:

  • les noirs ont plus de chance de se faire tirer dessus par la police car on leur a enseigné des pratiques discriminantes envers les personnes de couleur
  • les enfants noirs ont plus de chance d’aller dans des écoles de moins bonnes qualités car ils habitent dans des quartiers défavorisés qui n’attirent pas les meilleurs professeurs
  • les noirs fument autant de la marijuana que les blancs mais ont 3 fois plus de chance de se faire contrôler pour cette raison
  • etc.

Selon les associations anti-racisme, le racisme systémique est la raison principale qui empêche les noirs de développer leurs pleins potentiels.

Les arguments contre le racisme systémique

Les impacts du racisme système sur les écarts de richesse entre les blancs et les noirs sont abordés en détails par Hugues Coleman dans cet article. Il explique qu’esclavage et les discriminations systémiques d’aujourd’hui ne sont pas les principales causes des difficultés des familles noires.

Voici ses arguments :

  • Si l’esclavage était la cause centrale de la prospérité économique actuelle, les Etats américains qui ont le plus pratiqué l’escalage devrait être les plus riches. Et ce n’est pas du tout le cas. A une échelle plus large, les 6 pays qui ont le plus bénéficiés de l’esclavage ne se classent qu’entre la 6e et la 30e place des pays avec le plus de richesse par habitant.
  • Si l’esclusion des noirs des politiques du New Deal était la cause des écarts actuels de richesse, comment expliquer que les revenus des personnes blanches ont triplé de 1939 à 1969, et qu’il a quintuplé pour les noirs sur la même période? Et que le taux de pauvreté à chuté de 87% à 47% avant même le début des années 1960, chez ses mêmes familles noires?
  • Une étude a suivi 1800 familles pendant 25 ans et a découvert que l’héritage n’est responsable que de 32% des écarts de richesse
  • De gros écarts de richesse sont visible aujourd’hui entre les noirs avec des ancêtres Afro-Americain, et ceux avec des origines Antillaises. Ils font face au même racisme systémique, comment expliquer cet écart?

Coleman explique que la culture et les valeurs des communautés noires ne poussent pas les individus dans la bonne direction :

Tous ces arguments plaident en faveur du 3e point : les noirs ont internalisé les croyances de hiérarchie raciale répétées pendant plus de 200 ans.

Après des siècles de violence et de privation de leur humanité, les communautés noires se sont transformées. L’apparat serait devenu un élément central de beaucoup de communautés noires, comme pour sur compenser les anciens manques. Les noirs accumuleraient maintenant plus de biens matériels que nécessaires et la culture du “carpe diem” les empêcheraient de se construire. Par exemple, les élèves noirs passent systématiquement moins de temps que les élèves blancs à faire leurs devoirs.

La Sape

Même si ces biais culturels ne sont certainement pas les seuls permettant d’expliquer les écarts de richesses, ces arguments de Coleman me parlent personnellement. J’ai eu la chance de grandir dans une famille qui valorise le travail et rejette les signes extérieurs de richesse.

Les débats sur ces questions sont cruciaux pour dépasser les invectives et trouver des solutions pour résoudre le racisme.

Comment résoudre le racisme?

La mauvaise réponse qui ferait reculer la cause des noirs

La violence et les émeutes

Les défenseurs anti-racismes qui soutiennent les violences, les lynchages physiques ou en ligne, les destructions nuisent profondément à la cause des noirs.

Comment regrouper l’ensemble de la population derrière une cause commune, si l’unique image partagé par les médias est un message de violence et de haine?

Comment promouvoir une réconciliation pacifique entre les noirs et les autres communautés lorsque les noirs ne font que détruire?

La différence est frappante entre le message d’amour et d’espoir de Martin Luther King et le pillage de magasin comme on a pu le voir aux Etats Unis. Rien de positif ne peut sortir de la violence, surtout si l’objectif final est de “s’assoir tout ensemble à la table de la fraternité”.

Bien sûr, Martin L. King lui même a justifié les émeutes : “une émeute est le langage de ceux qu’on entend pas”. Mais qui peut dire aujourd’hui que les mouvements anti-racismes ne sont pas entendus? ils prennent une place considérable dans le débat publique à chaque altercation.

Privilège blanc “White Privilège”

Peggy McIntosh a inventé le concept de Privilège blanc en 1989. Elle a publié un article avec 26 exemples de privilèges qu’elle attribue à sa blancheur de peau. Ce document est un bon témoignage des problèmes liés au privilège blanc. Peggy McIntosh était issue de la haute société et il était certainement très difficile pour elle d’identifier quels privilèges étaient dus à sa couleur de peau blanche et lesquels étaient dus à sa richesse et à sa position dans la société.

Le privilège 11 : “Je peux m’arranger pour protéger mes enfants la plupart du temps des personnes qui pourraient ne pas les aimer” est surtout dû au fait qu’elle est riche et peut déménager dans un autre quartier. Ce n’est pas un privilège partagé par tous les Blancs. Même si la plupart des privilèges exprimés sont des exemples significatifs de racisme systémique, certains sont plus caractéristiques de la classe supérieure. Ce mélange malheureux perturbe le message antiraciste et empêche la classe ouvrière blanche et pauvre de se joindre à la lutte contre le racisme.

L’autre inconvénient est que le privilège blanc ne fait pas bien écho avec le vécu des personnes noires aisées. Si c’était le cas, elles pourraient étendre le discours antiracisme au reste de la population et les sensibiliser aux problèmes de racisme systémique. Mais souvent, les Noirs fortunés ne se considèrent pas comme victimes de ces privilèges “raciaux”.

Culpabilité blanche “White Guilt”

Au-delà du concept de Privilège blanc, un concept plus extrême a été inventé : la Culpabilité blanche. Il s’agit du sentiment partagé par les Blancs qu’ils devraient avoir honte de leurs privilèges et montrer activement leur culpabilité pour “résoudre” les inégalités passées.

Il y a deux problèmes majeurs avec ce concept de Culpabilité Blanche.

Premièrement, comme indiqué ci-dessus, certains des privilèges attribués aux Blancs sont en réalité des privilèges attribués aux personnes riches. Par conséquent, les Blancs pauvres qui ne se sentent pas privilégiés du tout rejettent profondément la “Culpabilité Blanche” et les messages de “Privilège Blanc”. Cela alimente leur colère envers ces élites qui les jugent mal.

Les déclarations sur le privilège blanc provenant du mouvement antiraciste ont très probablement accru la popularité des politiciens tels que Trump, ce qui, en retour, ralentit l’agenda antiraciste.

Deuxièmement, il y a une grande différence de nature entre:

  • reconnaître que les Blancs peuvent bénéficier d’héritages ou d’avantages systémiques remontant à l’esclavage

Et

  • promouvoir un sentiment de culpabilité chez les Blancs

Rien de bon ne peut sortir d’un tel message négatif, les grands rassemblement qui ont fait changer les choses partageaient des messages d’amour et de liberté. Pas des messages de culpabilité et division.

Manifestante contre le Privilège Blanc

Une réponse qui ne résoudra pas vraiment le problème

Réparations financières

La compensation financière ou les “réparations” sont une demande récurrente des mouvements antiracismes. Le débat est relancé tous les 5 ans aux États-Unis depuis 60 ans et la réponse des autorités est toujours la même: pas de réparation financière. Cette demande a cependant le mérite d’obliger l’Amérique à se souvenir qu’elle a été construite en partie sur le corps de nombreux Noirs et Autochtones. En revanche, au-delà des questions de coût et de qui paiera, nous devrions poser trois questions clés pour évaluer l’efficacité de la réparation :

  • Le fait d’accorder une somme d’argent massive aux descendants d’esclaves résoudra-t-il le racisme ?
  • Le fait d’accorder une somme d’argent massive aux descendants d’esclaves résoudra-t-il l’écart de richesse ?
  • Que se passera-t-il le lendemain ?

Et les réponses ne vont évidemment pas dans le sens d’une amélioration des tensions entre Blancs et Noirs. Un politicien qui accorderait une somme d’argent massive aux personnes noires serait confronté à des réactions violentes de la part des autres communautés qui se sentiraient lésées. Sans compter les problématiques de constitutionalité et de réussir à prouver que l’on descent bien d’un esclave.

Et que ferait une famille noire avec un chèque de 100 000 €? Est ce que cela résoudra-t-il vraiment toutes leurs inégalités de richesse à long terme ? Quelle partie sera investie dans des objectifs à long terme par rapport aux biens jetables à court terme ? Est-ce que cela poussera leurs enfants à travailler plus dur à l’école et à combler l’écart de travail à domicile avec les camarades d’école blancs ou asiatiques ?

Je crois que les réparations financières ne peuvent être qu’une partie de la solution et qu’elles ne pourront jamais résoudre seules les problèmes liés au racisme et à l’écart de richesse.

Les réponses qui pourront résoudre le racisme, à long terme

Si nous partons du postulat que le racisme systémique empêche les jeunes noirs de réussir dans la vie, un effort accru en matière d’éducation est nécessaire pour aider les générations futures à vivre une vie plus équitable :

  • Augmenter le financement des écoles dans les banlieues pauvres augmentera les chances de réussite des communautés à plus grand majorité noire qui y vivent
  • Développer le mentorat et les échanges, par exemple entre des écoles aisées et des écoles plus pauvres pour renforcer les liens entre les communautés
  • Continuer à sensibiliser les administrations et les entreprises aux problèmes auxquels sont confrontées les minorités. Les CV anonymes pourraient également devenir la norme pour réduire les discriminations.

Mais je crois que, en tant que société, nous sommes de plus en plus conscients des discriminations envers les Noirs et les autres minorités. Ces solutions n’apporteront que peu d’amélioration concrètes.

Si nous considérons que les valeurs et les comportements associés aux noirs empêchent les jeunes Noirs de réussir dans la vie, le discours sur la “blackness” doit être modifié : la plupart des Noirs mis en avant dans les actualités sont soit des sportifs, soit des artistes faisant partie du monde du divertissement, soit des victimes de racisme ou des criminels.

Il est alors beaucoup plus difficile pour les jeunes enfants noirs de valoriser la simplicité, le travail acharné et l’engagement plutôt que l’imprudence et le goût pour les loisirs. Les Noirs manquent de modèles d’homme et de femmes noirs inspirants.

Comme le dit Marques Brownlee, célèbre critique de technologie sur YouTube :

Je veux essayer d’être un modèle à suivre pour les ado tels que je l’étais à 15 ans, pour ces ado qui veulent pouvoir chercher dans un domaine des personnes qui performent à haut niveau et y voir quelqu’un qui leur ressemble faire les bons choix et avoir du succès”.

Réflexion sur ma couleur de peau

En conclusion, des progrès importants ont été réalisés au cours des 30 dernières années et nous ne devons pas toujours écouter les nouvelles sensationnalistes provenant des deux côtés de l’échiquier politique.

Je crois fermement que nous sommes sur la bonne voie pour résoudre le racisme, car les jeunes sont conscients de ces problèmes et que la société est de plus en plus intransigeante avec les écarts racistes.

J’espère aussi vraiment que le mouvement anti-raciste iront au-delà de la rhétorique de “White Privilege” et choisiront un discours plus inclusif.

Je sens qu’il est parfois de mon devoir de partager ces débats et de pousser les personnes à adopter un regard critique sur ces questions compliquées.

Dans tous les cas, pour résoudre l’écart de richesse, en tant que personnes noires, ce sera à nous de faire un effort, comme décrit dans la “Parabole du Piéton” d’Amy Wax :

“Un conducteur imprudent brûle un feu rouge et heurte un piéton, lui blessant la colonne vertébrale. Les médecins informent le piéton que s’il souhaite pouvoir marcher à nouveau, il devra passer de nombreuses années en rééducation.

Clairement, ce piéton n’est en rien responsable de sa blessure ; il a été victime du conducteur imprudent. Pourtant, le conducteur ne peut pas complètement réparer cette injustice. Oui, il peut payer les factures médicales, mais il ne pourra pas assister à ses longues séances de rééducation; seul le piéton pourra le faire.

Pourtant, le piéton peut résister. Il peut écrire des récits historiques détaillant précisément comment et pourquoi le conducteur l’a blessée. Lorsque ses médecins lui demanderont de faire plus d’efforts, il pourra les accuser de le blâmer lui, la victime de cette histoire. Il pourra même se complaire dans cette injustice. Mais cela ne changera rien. La nature de sa blessure exclut la possibilité que quelqu’un d’autre que lui puisse la guérir.”

Ainsi, aussi injuste que cela puisse paraître, je crois que que nous pouvons faire plus pour nous-mêmes maintenant que les Blancs ou n’importe quel gouvernement ne pourra jamais le faire pour nous.

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Fabien Dussaucy

I write to better understand the world and occasionally myself